dimanche 20 septembre 2009

The ancient track - La piste très ancienne

The ancient track

There was no hand to hold me back
That night I found the ancient track
Over the hill and strained to see
The fields that teased my memory.
This tree that wall - I knew them well,
And all the roofs and orchards fell
Familiarly upon my mind
As from a past not far behind.
I knew what shadows would be cast
As the late moon came up at last
From back of Zaman's Hill, and how
The vale would shine three hours from now.
And when the path grew steep and high,
And seemed to end against the sky,
I had no fear of what might rest
Beyond that silhouetted crest.
Straight on I walked, while all the night
Grew pale with phosphorescent light,
And wall and farmhouse gable glowed
Unearthly by the climbing road.
There was the milestone that I knew
-"Two miles to Dunwich" - now the view
Of distant spire and roofs would dawn
With ten more upward paces gone...

The was no hand to hold me back
That night I found the ancient track,
And reached the crest to see outspread
A valley of the lost and dead;
And over Zaman's Hill the horn
Of a malignant moon was born,
To light the weeds and vines that grew
On ruined walls I never knew.
The fox-fire glowed in field and bog,
And unknown waters spewed a fog
Whose curling talons mocked the thought
That I had ever known this spot.
Too well I saw from the mad scene
That my loved past had never been -
Nor was I now upon the trail
Descending to that long dead vale.
Around was fog - ahead, the spray
Of star-streams in the Milky Way...
There was no hand to hold me back
That night I found the ancient track
(Howard Phillips Lovecraft)

La piste très ancienne

Il n'y eut pas de main amie qui me retienne
La nuit où je trouvai la piste très ancienne
Qui franchissait les monts, quand je crus découvrir
Ces champs qui depuis peu hantaient mon souvenir.
Cet arbre et puis ce mur, je les reconnaissais,
Les toits et les vergers et les ombrages frais
M'étaient très familiers, présents à ma mémoire
Comme pour raconter une récente histoire.
Je savais quelles ombres je verrais s'allonger
Lorsque finalement la lune à son lever
Apparaîtrait, brillante, au-dessus de Zaman,
Pour baigner la vallée de sa lueur safran.
Et lorsque le sentier devint plus raide encor,
S'élançant vers le ciel dans un ultime essor,
Je le gravis sans peur, sans craindre un seul instant
Ce que je trouverais, là sur l'autre versant.
Je marchais vaillamment, dans la phosphorescence
Du clair de lune pâle, dont la lumière dense
Révélait les pignons, les murs, les colombiers
De ces fermes spectrales qui bordaient le sentier.
J'aperçus une borne et je la reconnus -
« Une lieue pour Dunwich » - et maintenant la vue
De lointaines maisons et d'un clocher pointu
S'étendrait devant moi, après dix pas de plus...

Il n'y eut pas de main amie qui me retienne
La nuit où je trouvai la piste très ancienne
Et atteignis la crête pour voir les contreforts
D'une vallée perdue, d'une vallée de morts :
Au-dessus de Zaman, le mince croissant d'une
Maléfique et sombre et redoutable lune
Se levait sur les lierres et les pierres moussues
De ruines lézardées que je n'avais pas connues.
Les feux follets dansaient sur landes et marais.
Des étranges ruisseaux une brume montait
Dont les grises volutes niaient à mon effroi
Que jadis j'avais pu connaître cet endroit.
Sous mes yeux éclatait l'amère vérité,
Mon passé bien-aimé n'avait pas existé
Je ne me trouvais pas non plus sur cette sente
Descendant vers la tombe pleine d'âmes errantes.
Autour de moi la brume - au-delà la jonchée,
De poussières d'étoiles parmi la Voie Lactée ...
Il n’y eut pas de main amie qui me retienne
La nuit où je trouvai la piste très ancienne.
(Howard Phillips Lovecraft)