mercredi 31 décembre 2008

L'effort compte autant que le résultat

L'erreur n'annule pas la valeur de l'effort accompli.
(Proverbe africain)

mardi 30 décembre 2008

Le guide de l'artiste

La plus haute pensée exprimée par la forme la plus grandiose, tel doit être le guide infatigable de l'artiste.
(Emile Bernard)

lundi 29 décembre 2008

dimanche 28 décembre 2008

Nous avons l'art pour ne pas mourir de la vérité.
(Friedrich Nietzsche)

samedi 27 décembre 2008

La beauté du style

La beauté du style est le signe infaillible que la pensée s'élève, qu'elle a découvert et noué les rapports nécessaires entre les objets que leur contingence laissait séparés.
(Marcel Proust)

vendredi 26 décembre 2008

Un même oeuvre

Les grands littérateurs n'ont jamais fait qu'une seule oeuvre ou plutôt réfracté à travers des milieux divers une même beauté qu'ils apportent au monde.
(Marcel Proust)

jeudi 25 décembre 2008

Un style visionnaire

Le style pour l'écrivain, aussi bien que la couleur pour le peintre, est une question non de technique mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients, de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret éternel de chacun. [...] Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini, et qui bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il s'appelât Rembrandt ou Ver Meer, nous envoie encore leur rayon spécial.
(Marcel Proust)

mercredi 24 décembre 2008

Le sens de l'action

Pour progresser, il ne suffit pas de vouloir agir, il faut d'abord savoir dans quel sens agir.
(Gustave Le Bon, Hier et demain)

mardi 23 décembre 2008

Lumière !

Délicieuse lumière! Chaque rayon est la caresse d'un immense et long regard.
(Rafael Pombo, L'heure des ténèbres)

lundi 22 décembre 2008

L'heure des braves

L'heure de la mort est la seule où l'on puisse se montrer brave.
( R.R Martin - Le Trône de Fer)

dimanche 21 décembre 2008

samedi 20 décembre 2008

Le travail des uns garanti la sécurité des autres

Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, ce qu'on sent aujourd'hui, à la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu'un tel travail constitue la meilleure des polices, qu'il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l'on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l'on adore aujourd'hui la sécurité comme la divinité suprême. – Et puis ! épouvante ! Le « travailleur », justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d' « individus dangereux » ! Et derrière eux, le danger des dangers – l' individuum ! [...] Êtes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu'à produire le plus possible et à s'enrichir le plus possible ? Votre tâche serait de leur présenter l'addition négative : quelles énormes sommes de valeur intérieure sont gaspillées pour une fin aussi extérieure ! Mais qu'est devenue votre valeur intérieure si vous ne savez plus ce que c'est que respirer librement ? si vous n'avez même pas un minimum de maîtrise de vous-même ?
(Nietzsche, Aurores - Livre III)

vendredi 19 décembre 2008

Une réalité construite

Pour moi, la réalité n'est pas tant quelque chose que l'on perçoit que quelque chose que l'on fait. On la crée plus rapidement qu'elle ne vous crée. L'homme est la réalité que Dieu a créée à partir de la poussière ; Dieu est la réalité que l'homme crée continuellement à partir de ces propres passions, de sa propre volonté. Le 'Bien', par exemple, n'est pas un concept ou même une force dans le monde ou au-dessus du monde, mais ce que l'on fait avec des fragments épars qui nous entourent et qui sont dénués de sens, déconcertants, décevants et même cruels et accablants, qui semblent être des fragments mis au rebut, des restes d'un monde tout à fait autre et qui peut-être avait un sens.
(Philip K. Dick - L'Homme et l'Androïde)

jeudi 18 décembre 2008

Question de consolation

Mais si la femme est la consolation de l'homme, quelle est la consolation de la femme ?
(Philip K. Dick - L'Homme et l'Androïde)

mercredi 17 décembre 2008

La quête éternelle des Princes de Serendip

La recherche est un processus sans fin dont on ne peut jamais dire comment il évoluera. L'imprévisible est dans la nature même de l'entreprise scientifique. Si ce qu'on va trouver est vraiment nouveau, alors c'est par définition quelque chose d'inconnu à l'avance. Il n'y a aucun moyen de dire où va mener un domaine de recherche donné. C'est pourquoi on ne peut choisir certains aspects de la science et rejeter les autres.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

mardi 16 décembre 2008

Une image toujours renouvelée

Notre imagination déploie devant nous l'image toujours renouvelée du possible.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

lundi 15 décembre 2008

Une assurance sur l'avenir

La diversité est une façon de parer au possible. Elle fonctionne comme une sorte d'assurance sur l'avenir. [...] Chacune de nos actions, chacune de nos pensées nous engage dans ce qui sera. Un organisme n'est vivant que dans la mesure où il va vivre encore, ne fût-ce qu'un instant.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

dimanche 14 décembre 2008

La diversité est une richesse

La diversité des individus qu'engendre la reproduction sexuelle dans les populations humaines est rarement prise pour ce qu'elle est : l'un des principaux moteurs de l'évolution, un phénomène naturel sans lequel nous ne serions pas de ce monde. Le plus souvent, cette diversité est considérée soit comme sujet de scandale par ceux qui critiquent l'ordre social et veulent rendre tous les individus équivalents, soit comme moyen d'oppression par ceux qui cherchent à justifier cet ordre social par un prétendu ordre naturel dans lequel ils veulent classer tous les individus en fonction de la "norme", c'est-à-dire d'eux-mêmes. Malgré certaines affirmations, ce n'est pas la science qui détermine la politique, mais la politique qui déforme la science et en mésuse pour y trouver justification et alibi. Par une singulière équivoque, on cherche à confondre deux notions pourtant bien distinctes : l'identité et l'égalité. L'une réfère aux qualités physiques ou mentales des individus; l'autre à leurs droits sociaux et juridiques. La première relève de la biologie et de l'éducation ; la seconde de la morale et de la politique. L'égalité n'est pas un concept biologique. [...] C'est bien sûr l'aspect social et politique qui est l'enjeu de ce débat, soit qu'on veuille fonder l'égalité sur l'identité, soit que, préférant l'inégalité, on veuille la justifier par la diversité. Comme si l'égalité n'avait pas été inventé précisément parce que les êtres humains ne sont pas identiques. [...] Ce qui lui donne sa valeur et son importance, c'est la diversité des individus ; ce sont leurs différences dans les domaines les plus variés. La diversité est l'une des grandes règles du jeu biologique. Au fil des générations, ces gènes qui forment le patrimoine de l'espèce s'unissent et se séparent pour produire ces combinaisons chaque fois éphèmères et chaque fois différentes que sont les individus. Et cette diversité, cette combinatoire infinie qui rend unique chacun de nous, on ne peut la surestimer. C'est elle qui fait la richesse de l'espèce et lui donne ses potentialités.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

samedi 13 décembre 2008

Un possible à construire

Tout enfant normal possède à la naissance la capacité de grandir dans n'importe qu'elle communauté, de parler n'importe quelle langue, d'adopter n'importe quelle religion, n'importe quelle convention sociale. Ce qui paraît le plus vraisemblable, c'est le programme génétique met en place ce qu'on pourrait appeler des structures d'accueil qui permettent à l'enfant de réagir aux stimulus venus de son milieu, de chercher et repérer des régularités, de les mémoriser puis de réassortir les éléments en combinaisons nouvelles. Avec l'apprentissage, s'affinent et s'élaborent peu à peu ces structures nerveuses. C'est par une intéraction constante du biologique et du culturel pendant le développement de l'enfant que peuvent mûrir et s'organiser les structures nerveuses qui sous-tendent les performances mentales. Dans ces conditions, attribuer une fraction de l'organisation finale à l'hérédité et le reste au milieu n'a pas de sesns. Pas plus que de demander si le goût de Roméo pour Juliette est d'origine génétique ou culturelle. Comme tout organisme vivant, l'être humain est génétiquement programmé, mais il est programmé pour apprendre. Tout un éventail de possibilités est offert par la nature au moment de la naissance. Ce qui est actualisé se construit peu à peu pendant la vie par l'interaction avec le milieu.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

vendredi 12 décembre 2008

Un apprentissage guidé

L'apprentissage n'est rien d'autre que la mise en oeuvre d'un programme permettant d'acquérir certaines formes de connaissance. On ne peut construire une machine à apprendre sans inscrire dans son programme les conditions et les modalités de cet apprentissage. Une pierre n'apprend pas et des animaux différents apprennent des choses différentes. L'enfant passe par des étapes d'apprentissage bien définies. Et les données de la neurobiologie montrent que les circuits nerveux qui sous-tendent les capacités et aptitudes de l'être humain sont, pour une part au moins, biologiquement déterminés dès la naissance.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

jeudi 11 décembre 2008

Art, mythes et sciences naturelles

Les arts constituent, en un sens, des efforts pour communiquer par divers moyens certains aspects d'une représentation privée du monde. La production de mythe vise, entre autre, à intégrer des bouts d'informations sur le monde en une représentation publique ayant quelque cohérence. Quant aux sciences de la nature, elles représentent une manière déjà ancienne, mais rénovée à la fin de la Renaissance, d'affiner cette représentation publique du monde et d'apporter une vue plus précise de la réalité. Toutes ces activités font appel à l'imagination humaine. Toutes opèrent en recombinant des fragments de réalité pour créer de nouvelles structures, de nouvelles situations, de nouvelles idées. Et un changement dans la représentation du monde peut entraîner un changement dans la représentation du monde peut entraîner un changement dans le monde physique lui-même, comme le montrent les effets des développements technologiques.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

mercredi 10 décembre 2008

La conscience, une fabrique du possible ?

Ce qui donne au langage son caractère unique, c'est moins, semble-t-il, de servir à communiquer des directives pour l'action que de permettre la symbolisation, l'évocation d'images cognitives. Nous façonnons notre "réalité" avec nos mots et nos phrases comme nous la façonnons avec notre vue et notre ouïe. Et la souplesse du langage humain en fait aussi un outil sans égal pour le développement de l'imagination. Il se prête à la combinatoire sans fin des symboles. Il permet la création mentale de mondes possibles.
Selon cette manière de voir, chacun de nous vit dans un monde "réel" qui est construit par son cerveau avec l'information apportée par les sens et le langage. C'est ce monde réel qui constitue la scène où se déroulent tous les événements d'une vie. L'expérience à laquelle est exposé le cerveau pendant la vie varie d'un individu à l'autre. Malgré cela, les représentations du monde que créent ces expériences sont suffisamment semblables pour pouvoir être communiquées avec des mots. La conscience pourrait être considérée comme la perception de soi en "qu'objet" placé au centre même de la "réalité". L'existence de soi en tant qu'objet, c'est-à-dire d'une personne, constitue certainement l'une des intuitions les plus profondément ancrées en nous. Il est bien difficile de décider à quel stade de l'évolution on peut déceler un début de conscience de soi. Peut-être en trouve-t-on une indication dans la capacité, de se reconnaître dans un miroir. Et cette capacité, on ne la voit apparaître qu'à un certain niveau de complexcité dans l'évolution des primates. Quand elle est combinée avec le pouvoir de former des images de la "réalité", de les recombiner, de se former ainsi par l'imagination une représentation de mondes possibles, la conscience de soi donne à l'être humain le pouvoir de reconnaître l'existence d'un passé, d'un avant sa propre vie. Elle lui permet aussi d'imaginer des lendemains, d'inventer un avenir qui contient sa propre mort et même un après sa mort. Elle lui permet de s'arracher à l'actuel pour créer un possible.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

mardi 9 décembre 2008

Information organisée

Si le cerveau des mammifères supérieurs peut traiter la formidable quantité d'information qui lui arrive par les sens pendant l'éveil, c'est parce que cette information est organisée en masses, en corps qui constituent les "objets" du monde spatio-temporel de l'animal, c'est-à-dire les éléments mêmes de son expérience quotidienne. Il devient en effet possible de conserver l'identification d'un objet en dépit d'une perception qui se modifie sans cesse dans l'espace et dans le temps.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

lundi 8 décembre 2008

Perception et réalité

Quelle que soit la manière dont un organisme explore son milieu, la perception qu'il en tire doit nécessairement refléter la "réalité" ou, plus spécifiquement, les aspects de la réalité qui sont directement liés à son comportement. Si l'image que se forme un oiseau des insectes qu'il doit apporter en nourriture à ses petits ne reflétait pas certains aspects de la réalité, il n'y aurait plus de petits. Si la représentation que se fait le singe de la branche sur laquelle il veut sauter n'avait rien à voir avec la réalité, il n'y aurait plus de singe. Et s'il n'en était pas de même pour nous, nous ne serions pas ici pour en discuter. Percevoir certains aspects de la réalité est une exigence biologique. Certains aspects seulement, car il est bien évident que notre perception du monde extérieur est massivement filtrée. Notre équipement sensoriel nous permet de voir si un tigre pénètre dans notre chambre à coucher. Il ne nous permet pas de déceler le nuage de particules dont les physiciens nous affirment qu'il constitue la réalité du tigre. Le monde extérieur, dont la "réalité" nous est connue de manière intuitive, paraît ainsi être une création du système nerveux. C'est, en un sens, un monde possible, un modèle qui permet à l'organisme de traiter la masse d'information reçue et de la rendre utilisable pour la vie de tous les jours. On est ainsi conduit à définir une sorte de "réalité biologique" qui est la représentation particulière du monde extérieur que construit le cerveau d'une espèce donnée. La qualité de cette réalité biologique évolue avec le système nerveux en général et le cerveau en particulier.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

dimanche 7 décembre 2008

L'homme est-il enfermé dans une représentation du monde ?

Pour chaque espèce, le monde extérieur tel qu'il est perçu dépend à la fois des organes des sens et de la manière dont le cerveau intégre événements sensoriels et moteurs. Même lorsque des espèces différentes perçoivent une même gamme de stimulus, leur cerveau peut être organisé pour sélectionner des particularités différentes. L'environnement tel qu'il est perçu par des espèces différentes peut, selon la manière dont est traitée l'information, diverger aussi radicalement que si les stimulus reçus venaient de mondes différents. Nous-mêmes, nous sommes si étroitement enfermés dans la représentation du monde imposée par notre équipement sensoriel et nerveux, qu'il nous est difficile de concevoir la possibilité de voir le monde de manière différente. Nous imaginons mal le monde d'une mouche, d'un ver de terre, ou d'une mouette.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

samedi 6 décembre 2008

L'enfer est pavé de bonnes intentions

Le génie génétique est ainsi devenu l'une des principales causes de méfiance à l'égard de la biologie. Avec toutes une série d'autres recherches - études sur le foetus, maîtrise du comportement, psychochirurgie ou clonage de politiciens - le travail sur l'ADN recombinant est accusé de donner aux biologistes le pouvoir de détériorer et le corps et l'esprit humains. Il est vrai que les innovations de la science peuvent servir au meilleur comme au pire, qu'elles sont sources de malheurs comme de bienfaits. Mais ce qui tue et ce qui asservit, ce n'est pas la science. Ce sont l'intérêt et l'idéologie. Malgré le docteur Frankenstein et le docteur Folamour, les massacres de l'histoire sont plus le fait de prêtres et d'hommes politiques que de scientifiques. Et le mal ne vient pas seulement de situations où l'on utilise intentionnellement la science à des fins de destruction. Il peut aussi être une conséquence lointaine et imprévisible d'actions mises en oeuvre pour le bien de l'humanité. Qui aurait pu prévoir la surpopulation comme suite aux développements de la médecine ? Ou la dissémination de germes résistant aux antibiotiques comme suite à l'usage même de ces médicaments ? Ou la pollution comme suite à l'emploi d'engrais permettant d'améliorer les récoltes ? Tous les problèmes pour lesquels ont été ou seront trouvées des solutions.
(François Jacob - Le jeu des possibles)

jeudi 4 décembre 2008

Improbable mais pas impossible

Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, même si c'est
improbable, doit être la vérité.
(Arthur Conan Doyle par la voix de Sherlock Holmes, Le signe des quatre)

mercredi 3 décembre 2008

Le montreur de beauté

L'artiste doit aimer la vie et nous montrer qu'elle est belle. Sans lui nous en douterions.
(Anatole France, Le jardin d'Epicure)

mardi 2 décembre 2008

Acte de foi

C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière.
(Edmond Rostand)

lundi 1 décembre 2008

L'athanor des reflets du monde

Loin de la prédation et de la recomposition victorieuse, le livre devient médiation et, par là, création où les figures du monde se répètent et prennent mouvement.
(Inconnu)